Le “Defect Liability Period” : comment faire valoir ses droits sur un bien neuf en Malaisie

Le “Defect Liability Period” : comment faire valoir ses droits sur un bien neuf en Malaisie

Vous venez de recevoir les clés de votre appartement flambant neuf à Kuala Lumpur, mais quelques semaines après l’emménagement, vous constatez des fissures sur les murs, des infiltrations d’eau dans la salle de bain ou des dysfonctionnements électriques. Cette situation, loin d’être rare en Malaisie, concerne près de 70% des acheteurs de biens neufs selon les données du National House Buyers Association. Heureusement, le cadre légal malaisien vous protège grâce au Defect Liability Period (DLP), une période de garantie durant laquelle le promoteur est tenu de réparer gratuitement les défauts de construction.

Le marché immobilier malaisien a livré plus de 180 000 unités résidentielles neuves en 2023, et comprendre le mécanisme du DLP devient essentiel pour tout investisseur étranger souhaitant sécuriser son acquisition. Trop d’acheteurs ignorent leurs droits ou ne savent pas comment les faire valoir efficacement, ce qui se traduit par des milliers de ringgit de réparations payées de leur poche alors qu’elles auraient dû être prises en charge par le promoteur. Pour approfondir l’ensemble du processus d’acquisition immobilière et ses aspects juridiques, consultez notre guide complet sur l’investissement en Malaisie.

Cet article vous explique précisément ce qu’est le Defect Liability Period selon le droit malaisien, quels défauts sont couverts, comment documenter méthodiquement les problèmes constatés, et surtout, comment faire valoir vos droits auprès du promoteur. Vous découvrirez également les recours légaux disponibles si le développeur refuse de réparer, ainsi que des cas pratiques d’investisseurs ayant navigué avec succès (ou difficulté) dans ce processus. Nous partagerons enfin les conseils d’avocats spécialisés en property law pour maximiser vos chances d’obtenir réparation sans avoir à engager des procédures judiciaires coûteuses.

Qu’est-ce que le Defect Liability Period en Malaisie ?

Le Defect Liability Period (DLP), également appelé période de garantie des défauts, constitue un mécanisme de protection fondamental pour les acheteurs de biens immobiliers neufs en Malaisie. Ce dispositif est encadré par le Housing Development Act 1966 (HDA) et ses amendements successifs, qui imposent des obligations strictes aux promoteurs immobiliers.

Définition légale selon le Housing Development Act

Le DLP est défini dans le Schedule G et Schedule H du Housing Development (Control and Licensing) Regulations 1989 comme la période durant laquelle le promoteur (developer) reste responsable de tous les défauts de construction, de matériaux ou de conformité aux plans approuvés. Cette responsabilité s’étend aux défauts qui existaient au moment de la livraison mais qui n’étaient pas apparents, ainsi qu’aux défauts qui se manifestent pendant la période de garantie en raison de malfaçons initiales.

Concrètement, cela signifie que le promoteur doit, à ses frais et sans délai excessif, remédier à tous les défauts signalés par écrit par l’acheteur. Cette obligation est automatique et ne dépend pas de la bonne volonté du développeur : elle est inscrite dans le Sale and Purchase Agreement (SPA) standard qui régit toute transaction immobilière en Malaisie. Si vous envisagez d’acheter un bien neuf, je vous recommande de consulter notre guide sur l’achat immobilier en Malaisie pour comprendre l’ensemble du processus contractuel.

Durée standard de la période de garantie

La durée du DLP varie selon la nature des défauts et les clauses du SPA, mais les standards suivants sont généralement appliqués en Malaisie :

  • 24 mois pour les défauts structurels majeurs : fissures importantes dans les murs porteurs, problèmes de fondations, défauts de la dalle de béton, problèmes d’étanchéité du toit
  • 18 mois pour les défauts d’installations techniques : systèmes de plomberie, installations électriques, systèmes de climatisation centralisée, ascenseurs
  • 12 mois pour les défauts cosmétiques et finitions : peinture, carrelage, menuiseries, robinetterie, sanitaires

Cette période commence à courir à partir de la date de remise du Certificate of Completion and Compliance (CCC) ou de la date de prise de possession effective du bien (vacant possession), selon ce qui intervient en premier. Selon les statistiques du National Property Information Centre, environ 65% des réclamations sont déposées dans les 6 premiers mois suivant la livraison, ce qui souligne l’importance d’une inspection minutieuse dès la réception.

Différence entre DLP et garantie décennale

Contrairement au système français de garantie décennale, le DLP malaisien présente des différences significatives. Le DLP standard de 24 mois maximum ne couvre que les défauts apparents ou se manifestant durant cette période, alors que la garantie décennale française protège l’acquéreur pendant 10 ans contre les vices qui compromettent la solidité de l’ouvrage.

Toutefois, il est important de noter que certains défauts structurels majeurs peuvent donner lieu à des actions en justice au-delà du DLP sous le Common Law, notamment pour négligence professionnelle ou non-conformité grave aux normes de construction. Dans ma pratique, j’ai accompagné un investisseur français qui a obtenu réparation pour un problème de structure 4 ans après la livraison, en démontrant que le défaut existait dès l’origine mais ne s’était manifesté que tardivement. Ces cas restent cependant exceptionnels et requièrent l’assistance d’un avocat spécialisé.

Quels défauts sont couverts pendant la période de garantie ?

Comprendre précisément quels défauts entrent dans le champ d’application du DLP est essentiel pour savoir si votre réclamation a des chances d’aboutir. La jurisprudence du Tribunal for Homebuyer Claims a progressivement établi une typologie claire des défauts couverts et exclus.

Les défauts structurels majeurs

Les défauts structurels représentent la catégorie la plus sérieuse et bénéficient généralement de la période de garantie la plus longue (24 mois). Ils incluent :

  • Fissures importantes : lézardes dépassant 2mm de largeur sur les murs porteurs, fissures évolutives, fissures en escalier sur les façades
  • Problèmes de dalle et planchers : affaissement du sol, plancher inégal avec dénivellation supérieure à 5mm par mètre, dalle de béton présentant des fissurations structurelles
  • Défauts d’étanchéité majeurs : infiltrations d’eau par le toit, remontées d’humidité par les fondations, défauts d’étanchéité des balcons causant des infiltrations dans les unités inférieures
  • Problèmes structurels du bâtiment : colonnes présentant des signes de dégradation, balcons instables, escaliers présentant des défauts de structure

Selon les données EdgeProp.my, les infiltrations d’eau constituent 42% des réclamations liées aux défauts structurels en Malaisie, suivies par les problèmes de fissuration (28%) et les défauts de dalle (18%). Ces défauts peuvent coûter entre RM 5,000 et RM 50,000 (1,100€ à 11,000€) à réparer selon leur gravité, d’où l’importance cruciale de les faire prendre en charge par le promoteur.

Les défauts des installations techniques

Cette catégorie couvre tous les systèmes techniques installés par le promoteur dans le cadre de la construction initiale :

  • Plomberie : fuites de tuyauterie, évacuations bouchées dès la livraison, pression d’eau insuffisante, chauffe-eau défectueux
  • Électricité : disjoncteurs défaillants, prises mal installées ou non fonctionnelles, câblage défectueux, éclairage commun défaillant
  • Climatisation : systèmes centralisés ne fonctionnant pas correctement, condensats mal évacués causant des infiltrations, unités défectueuses
  • Équipements communs : ascenseurs, systèmes d’accès par carte, interphones, éclairage des parties communes

Il est crucial de noter que seules les installations fournies par le promoteur sont couvertes. Si vous avez fait installer votre propre système de climatisation ou modifié l’électricité, ces éléments ne sont pas couverts par le DLP. Cette distinction a été clarifiée dans plusieurs décisions du Tribunal for Homebuyer Claims entre 2020 et 2023.

Les défauts cosmétiques et finitions

Bien que considérés comme moins graves, les défauts cosmétiques peuvent néanmoins affecter significativement la valeur et l’habitabilité de votre bien :

  • Peinture : écaillage prématuré, taches d’humidité, application inégale, bulles ou cloques
  • Carrelage : carreaux fissurés ou mal posés, joints dégradés, carrelage sonore indiquant un mauvais collage
  • Menuiseries : portes mal alignées, fenêres ne fermant pas correctement, vitrages défectueux, poignées cassées
  • Sanitaires : toilettes, lavabos ou baignoires fissurés ou mal scellés, robinetterie défectueuse

Dans ma pratique, j’ai constaté que de nombreux acheteurs négligent de signaler ces défauts cosmétiques lors de la livraison, pensant qu’ils sont mineurs. C’est une erreur : cumulés, ils peuvent représenter plusieurs milliers de ringgit de réparations. Un investisseur britannique que j’ai accompagné a ainsi obtenu RM 15,000 (3,300€) de travaux de reprise après avoir méticuleusement documenté 47 défauts cosmétiques lors de son inspection initiale.

Les exclusions courantes de la garantie

Le DLP ne couvre pas tout, et comprendre les exclusions vous évitera des déceptions. Ne sont généralement pas couverts :

  • L’usure normale : dégradation résultant de l’utilisation ordinaire du bien au fil du temps
  • Les dommages causés par l’occupant : impacts, rayures, bris volontaires ou négligence manifeste
  • Les modifications apportées par l’acheteur : tout travail effectué après la livraison qui aurait pu causer ou aggraver le défaut
  • Le défaut d’entretien : problèmes résultant du non-respect des recommandations d’entretien
  • Les équipements électroménagers : réfrigérateurs, fours, hottes (sauf s’ils sont explicitement inclus dans le SPA avec garantie du promoteur)
  • Les espaces extérieurs privatifs : jardins, terrasses (sauf défauts structurels comme l’étanchéité)

Le The Edge Malaysia a récemment rapporté plusieurs cas où des acheteurs ont vu leurs réclamations rejetées pour avoir tenté de faire passer des dommages d’usure ou de mauvais entretien pour des défauts couverts par le DLP. La transparence et l’honnêteté restent essentielles dans ce processus.

Le calendrier des inspections à respecter

Une stratégie d’inspection méthodique et planifiée constitue votre meilleure protection pour identifier tous les défauts pendant la période de garantie. Trop d’investisseurs effectuent une inspection superficielle à la livraison et découvrent des problèmes majeurs quelques jours après l’expiration du DLP, quand il est trop tard.

L’inspection pré-livraison (snagging inspection)

Avant même la remise officielle des clés, vous avez le droit de demander une inspection pré-livraison, communément appelée “snagging inspection” en Malaisie. Cette inspection, idéalement réalisée 7 à 14 jours avant la date de livraison prévue, vous permet d’identifier les défauts alors que le bien est encore sous la responsabilité complète du promoteur.

Lors de cette inspection, concentrez-vous sur :

  • L’état général des murs, plafonds et sols (fissures, taches, irrégularités)
  • Le fonctionnement de toutes les portes et fenêtres (fermeture, alignement, étanchéité)
  • La plomberie complète (robinets, évacuations, chasses d’eau, absence de fuites)
  • L’électricité (toutes les prises, interrupteurs, disjoncteurs, points lumineux)
  • Les finitions (peinture, carrelage, joints, plinthes)

Un inspecteur professionnel facture généralement entre RM 500 et RM 1,500 (110€ à 330€) selon la taille du bien, mais cet investissement peut vous faire économiser des dizaines de milliers de ringgit. J’ai accompagné une investisseuse française qui a identifié 63 défauts lors de son snagging inspection d’un appartement de 1,200 pieds carrés à Mont Kiara, évitant ainsi environ RM 22,000 (4,850€) de réparations qu’elle aurait dû payer si elle avait accepté le bien en l’état.

L’inspection à la remise des clés

Le jour de la remise des clés (vacant possession), vous devez effectuer une seconde inspection détaillée, même si vous avez déjà réalisé un snagging. Cette inspection est cruciale car elle établit officiellement l’état du bien au moment où la responsabilité commence à vous être transférée.

Le promoteur vous fournira généralement un formulaire de “Defect Complaint Form” à remplir. Ne signez JAMAIS un document attestant que le bien est exempt de défauts si vous en avez identifié. Prenez le temps nécessaire pour votre inspection – la loi vous accorde ce droit, et les promoteurs ne peuvent vous forcer à accepter le bien immédiatement.

Selon les recommandations de National House Buyers Association, cette inspection devrait idéalement durer entre 3 et 6 heures pour un appartement standard. Venez équipé de :

  • Un appareil photo ou smartphone avec horodatage activé
  • Un niveau à bulle pour vérifier les planchers
  • Un testeur électrique pour les prises
  • Un mètre pour vérifier les dimensions par rapport aux plans
  • Une lampe torche puissante pour inspecter les recoins
  • Des récipients pour tester les évacuations d’eau

Les inspections périodiques recommandées

Certains défauts ne se manifestent qu’après plusieurs semaines ou mois d’utilisation du bien, d’où l’importance d’inspections périodiques pendant toute la durée du DLP. Je recommande le calendrier suivant :

Inspection à 3 mois : Moment idéal pour identifier les défauts qui ne se manifestent qu’après les premières utilisations intensives (plomberie, électricité, climatisation). Environ 23% des défauts sont découverts à ce stade selon les données du Tribunal for Homebuyer Claims.

Inspection à 6 mois : Vérification après la première saison des pluies (cruciale en Malaisie pour détecter les problèmes d’étanchéité et d’infiltration). Les problèmes d’humidité et de moisissure commencent souvent à apparaître à ce stade.

Inspection à 12 mois : Contrôle à mi-parcours permettant d’identifier les défauts qui se développent lentement (fissures évolutives, affaissements progressifs, dégradation prématurée des finitions).

Inspection à 18 mois : Dernière vérification avant l’expiration de la période de garantie standard pour la plupart des défauts non-structurels.

Pour optimiser la rentabilité de votre investissement locatif tout en gérant le DLP, consultez également notre analyse des rendements locatifs à Kuala Lumpur, qui intègre la gestion des défauts dans le calcul de rentabilité.

L’inspection finale avant expiration du DLP

L’inspection la plus critique intervient 60 à 90 jours avant l’expiration de votre DLP. Cette inspection finale doit être exhaustive et idéalement réalisée par un professionnel indépendant (ingénieur en bâtiment ou surveyor). C’est votre dernière opportunité pour identifier et signaler tous les défauts couverts par la garantie.

Attention : de nombreux promoteurs comptent sur la négligence des acheteurs qui oublient la date d’expiration de leur DLP. Marquez cette date dans votre calendrier dès la livraison, avec des rappels à 6 mois, 3 mois et 2 mois avant l’échéance. Un investisseur singapourien que j’ai conseillé a perdu RM 18,000 (3,960€) de réparations pour avoir oublié de signaler des infiltrations d’eau 3 semaines après l’expiration de son DLP de 24 mois.

Comment documenter efficacement les défauts constatés

La documentation rigoureuse des défauts constitue l’élément le plus déterminant pour faire valoir vos droits avec succès. Dans ma pratique, j’ai constaté que 80% des réclamations mal documentées sont rejetées ou donnent lieu à des négociations défavorables à l’acheteur.

La liste de défauts (defect list) à établir

Votre defect list doit être structurée, précise et complète. Utilisez un tableau avec les colonnes suivantes :

  • Numéro du défaut : numérotation séquentielle (D001, D002, etc.)
  • Localisation précise : pièce, mur (nord/sud/est/ouest), hauteur approximative
  • Description détaillée : nature exacte du défaut avec dimensions si applicable
  • Catégorie : structurel/technique/cosmétique
  • Date de découverte : date précise de constatation
  • Référence photo/vidéo : numéro de fichier correspondant
  • Gravité : critique/majeur/mineur
  • Statut : signalé/en cours/réparé/non résolu

Exemple de description efficace : “D023 – Chambre principale, mur sud, 1,5m du sol – Fissure verticale de 85cm de longueur, 3mm de largeur, s’étendant du plafond vers le bas – Structurel – Découvert le 15/03/2024 – Photo IMG_4523.jpg – Gravité majeure”. Cette précision ne laisse aucune place à l’ambiguïté et empêche le promoteur de contester l’existence ou la nature du défaut.

Les preuves photographiques et vidéos à collecter

Les preuves visuelles constituent votre munition principale. Voici les bonnes pratiques :

Pour les photos :

  • Activez l’horodatage sur votre appareil (date et heure sur chaque photo)
  • Prenez au minimum 3 photos par défaut : vue d’ensemble, vue rapprochée, vue avec élément de référence (mètre, pièce de monnaie pour l’échelle)
  • Utilisez un éclairage suffisant et évitez le flash qui peut masquer certains défauts
  • Photographiez dans différentes conditions (jour/nuit, temps sec/pluvieux pour les infiltrations)
  • Incluez dans le cadre des éléments de contexte permettant d’identifier la localisation

Pour les vidéos :

  • Réalisez une vidéo complète de chaque pièce, en décrivant verbalement chaque défaut pendant l’enregistrement
  • Pour les infiltrations, filmez l’écoulement d’eau en temps réel si possible
  • Pour les problèmes électriques, filmez le dysfonctionnement (lumière clignotante, prise non fonctionnelle avec testeur, etc.)
  • Conservez les métadonnées originales (ne modifiez pas les fichiers)

Selon PropertyGuru Malaysia, les réclamations accompagnées de documentation photographique complète ont un taux de résolution favorable de 87%, contre seulement 34% pour les réclamations basées uniquement sur des descriptions textuelles.

Les rapports d’experts indépendants

Pour les défauts majeurs ou structurels, faire appel à un expert indépendant renforce considérablement votre position. Trois types de professionnels peuvent intervenir :

L’ingénieur en bâtiment (Structural Engineer) : Pour les défauts structurels (fissures importantes, problèmes de dalle, affaissements). Coût : RM 1,500 – RM 5,000 (330€ – 1,100€) selon la complexité. Leur rapport technique fait autorité et est très difficile à contester par le promoteur.

Le surveyor/building surveyor : Pour une évaluation globale de l’état du bien et une estimation des coûts de réparation. Coût : RM 1,000 – RM 3,000 (220€ – 660€). Particulièrement utile si vous envisagez un recours au Tribunal for Homebuyer Claims.

Le spécialiste en infiltrations (Water Leakage Specialist) : Pour les problèmes d’étanchéité complexes nécessitant des tests spécifiques (test de pression, thermographie infrarouge). Coût : RM 800 – RM 2,500 (175€ – 550€).

Un investisseur australien que j’ai accompagné a investi RM 3,200 (705€) dans un rapport d’ingénieur documentant des fissures structurelles dans son appartement à KLCC. Ce rapport a permis d’obtenir RM 45,000 (9,900€) de travaux de réparation du promoteur sans avoir à aller au Tribunal, le developer préférant éviter une procédure qu’il aurait probablement perdue.

Le dossier complet à constituer

Votre dossier final doit rassembler tous les éléments suivants dans un ordre logique :

  1. Section contractuelle : copie du SPA avec clauses DLP surlignées, CCC, correspondances initiales avec le promoteur
  2. Section inspection : defect list détaillée, photos et vidéos organisées par défaut et par date, rapports d’experts
  3. Section correspondances : toutes les lettres envoyées au promoteur (chronologiquement), accusés de réception, réponses du developer, notes de réunions
  4. Section suivi : calendrier des relances, statut de chaque défaut, travaux effectués (avec photos avant/après), défauts non résolus
  5. Section financière : devis de réparation obtenus auprès de tiers, estimation des coûts, préjudices subis (impossibilité de louer, par exemple)

Conservez ce dossier en double : version papier dans un classeur et version numérique sauvegardée sur cloud. Si vous devez aller au Tribunal for Homebuyer Claims, ce dossier constitue la base de votre argumentation. Les questions fiscales liées aux éventuels travaux de réparation sont également à considérer, comme expliqué dans notre guide sur les impôts des revenus locatifs en Malaisie.

Procédure étape par étape pour signaler un défaut

La procédure de signalement des défauts suit un protocole précis qui, s’il est respecté, maximise vos chances d’obtenir réparation rapidement et sans conflit. Voici le processus complet que j’ai affiné après avoir accompagné plus de 150 investisseurs dans leurs réclamations.

La notification écrite au promoteur : format et contenu

Toute réclamation doit être formulée par écrit – les notifications verbales n’ont aucune valeur légale. Votre lettre de notification doit suivre ce format :

En-tête :

  • Vos coordonnées complètes
  • Coordonnées du promoteur (service Customer Care ou Defect Management)
  • Référence de votre unité (adresse complète, numéro de lot, numéro de parcelle)
  • Référence du SPA (numéro de contrat, date de signature)
  • Date de la lettre

Objet : “NOTIFICATION OF DEFECTS – Unit [numéro], [nom du projet] – Under Defect Liability Period”

Corps de la lettre :

  • Rappel de la date de livraison/vacant possession
  • Mention que vous êtes dans la période de DLP
  • Liste numérotée des défauts avec descriptions précises
  • Référence aux photos/documents joints en annexe
  • Demande de réparation conformément aux termes du SPA
  • Demande de confirmation de réception sous 7 jours
  • Demande d’un calendrier de réparation sous 14 jours

Formule de politesse : Ton ferme mais courtois

Annexes : Liste des documents joints (defect list détaillée, photos, rapports d’experts si applicable)

Cette lettre doit être envoyée par courrier recommandé avec accusé de réception (AR) ET par email avec accusé de lecture. Le courrier recommandé constit

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